Chronique : Tôgen Anki : Au cœur de la légendaire guerre sanglante !

Je commencerai par vous dire que cette nouveauté, signée chez l’éditeur Kana dans sa collection « Dark », avait vraisemblablement tout pour me plaire.
C’est donc avec beaucoup d’intérêt, que je me suis ruée sur le pack de démarrage, qui proposait les deux premiers tomes. Ma première impression était clairement la bonne : Je me suis régalée et j’ai très envie d’en voir plus !
Laissez-moi donc vous parler un peu plus en détails de ce qui m’a plu et séduite lors de ma découverte de Tôgen Anki !
Tôgen Anki

Titre original : Tougen Anki / 桃源暗鬼
Titre alternatif : Tōgen Anki / Tôgen Anki : La légende du sang maudit
Auteur : scénarisé et dessiné par URUSHIBARA Yura
Éditeur français : Kana
Éditeur original : Shuukan Shounen Champion
Date de sortie : début au Japon en 2019, début en France le 04/02/2022
Nombre de tomes : 8 tomes au Japon et 3 tomes en France (série toujours en cours). Le tome 4 sera disponible chez nous en juin 2022.
Prix : 6,85€
Synopsis :
Une légende raconte qu’un enfant extrêmement fort serait né d’une pêche et baptisé Momotarô. Lorsqu’il devint assez grand et puissant, ce valeureux guerrier aurait chassé les Oni qui pillaient les villages.
Ce héros n’est pas une légende… et les Oni non plus !
Leurs descendants sont encore parmi nous et la bataille opposant le clan Momotarô au clan des Oni fait rage !
Shiki est un jeune garçon au sang chand. Alors qu’il vient de se faire renvoyer de l’école, des circonstances dramatiques lui font prendre conscience qu’il n’est pas comme les autres : En lui, coule du sang d’Oni ! En tant que démon, Shiki va devoir faire face au clan Momotarô, bien décidé à l’éliminer lui et tous les Oni.
La guerre légendaire prend un nouvel essor… et c’est loin d’être terminé !
Cette chronique a été réalisée après avoir lu le volume 1 et 2 de l’œuvre. Depuis, j’ai aussi lu le tome 3 mais cela ne change rien à l’avis global que je donne sur ce titre.

Sachez-le pour accrocher à un titre, il n’est pas forcément nécessaire pour moi d’avoir quelque chose de très original, qui change de l’ordinaire ou qui révolutionne le genre dans lequel ce nouveau titre s’inscrit. Sur ces points-là on peut dire que Tôgen Anki est une œuvre très conventionnelle, un shônen Nekketsu comme il en existe par centaines.
C’est la formule classique et c’est bien ça qui me plaît justement ! Je suis en terrain connu ce qui veut dire qu’avec Tôgen Anki je vais retrouver des schémas narratifs, des thèmes et des intrigues que je connais et qui me plaisent particulièrement, en apportant tout de même une identité et une esthétique qui lui est propre.

Déjà, j’apprécie la rapidité et l’efficacité avec lesquelles on nous expose le scénario. Une exposition d’autant plus attrayante car en un seul chapitre, l’auteur a déjà distillé toutes les principales forces de son œuvre : Un protagoniste jeune et dynamique en la personne de Shiki, une révélation bouleversante sur sa réelle identité, une bonne mise en contexte donnant lieu à un premier combat aussi magnifiquement chorégraphié qu’il est impactant pour la suite pour finir par un déchaînement d’émotions diverses et variées pour bien nous entraîner dans l’histoire.
Voilà ce que j’appelle une excellente mise en bouche qui sait exactement comment faire mouche dès le départ !

L’une des qualités de Tôgen Anki réside dans sa patte graphique bien propre et maîtrisée. Sans pour autant encore une fois taper dans la case de l’originalité, graphiquement c’est bien sympa avec un dynamisme assez poussé dans les phases d’actions qui nous offre déjà de très belles illustrations en seulement deux volumes. Beau rendu également sur son côté violent et même assez trash sans abuser non plus ainsi que l’expressivité des personnages… bien qu’il ressort assez souvent des visages crispés sur la même expression. Cela m’a fait un peu tiquer je vous avoue de voir les personnages, et particulièrement Shiki, avec ce visage crispé en permanence et j’espère du coup que ça va se relâcher un peu par la suite.
Cela dit, il y a de quoi être tendu dans cette histoire de guerre entre le clan des Momotarô et le clan des Oni où il est question de survie pour les démons que l’on suit déjà avec beaucoup d’attention ! Il se dégage d’ailleurs une vision très arrêtée et manichéenne mais qui, je suis sûre, nous réservera quand même quelques surprises…
D’autre part, bien que le focus du scénario se centre sur le clan des Oni, il est déjà très intéressant et intriguant d’observer autant de diversité aussi bien sur le panel de personnages que sur leurs pouvoirs respectifs.

Non seulement on a des personnages déjà intéressants et attachants parmi lesquels certains brillent par leur charisme et leur personnalité (oui, je suis déjà très attachée à Shiki !) mais surtout, et c’est là le point qui m’a le plus interpellé, on a un système de pouvoirs très bien maîtrisé et propre à l’univers de Tôgen Anki.
Des démons qui manipulent leur sang ? Trop cool ! Rien qu’en deux tomes, on a déjà un très bel aperçu du potentiel et des grandes possibilités qu’offrent un tel pouvoir, très bien amené et expliqué de surcroît. En face, les Momotarô ont eux aussi droit à des pouvoirs spéciaux qu’ils opposent aux Oni avec talent, ingéniosité… et un soupçon de cruauté il faut bien le dire !
Je n’en dirai pas plus ici pour vous laisser la surprise de découvrir en détail ces pouvoirs qui, pour moi, font toute la différence et m’ont complètement séduite à la lecture.

En bref, Tôgen Anki m’apparaît être une lecture très fun et dynamique et surtout bien prometteuse. J’ai rapidement adhéré à l’ensemble des éléments présentés efficacement dans ces deux premiers tomes.
Sans jouer la carte de l’originalité, le titre pose des bases solides et attrayantes avec un rythme vraiment plaisant.
Entre séquences de combats, moments drôles et détente très school-life avec un panel de personnages attachants que l’on a envie de suivre et d’apprendre à connaître, Tôgen Anki nous propose un contenu très divertissant que j’ai eu grand plaisir à découvrir et dont il me tarde de découvrir la suite. J’en suis sûre : la série nous réserve de belles surprises.
Tôgen Anki avait effectivement tout me plaire et c’est sans aucune hésitation que je vous le recommande !
Oeuvres similaires à Tôgen Anki ?
Comme je vous l’ai dit, beaucoup de choses dans Tôgen Anki m’évoquent d’autres œuvres que j’aime tout particulièrement. Voici pour les plus marquantes :
Déjà pour son caractère, son histoire, ses convictions et son côté cancre maladroit et un peu bêta qu’on aime quand même, Shiki me fait beaucoup penser à Rin Okumura de Blue Exorcist… en plus énervé. Je décèle un peu cette même sympathie et affection que j’ai pour Rin en Shiki et il me tarde de voir ce que ce protagoniste nous réserve. En soi Shiki est le héros de shônen type qui me plaît et du coup je pourrai aussi citer ses ressemblances avec Natsu de Fairy Tail ou encore avec Shinra de Fire Force.
Il est également question de maîtrise d’un pouvoir qui pourrait faire perdre le contrôle à son utilisateur. Là aussi tout comme Rin qui doit maîtriser ses flammes ou même comme Naruto devant faire sienne la puissance du démon qui sommeille en lui, Shiki se lance dans la compréhension et la maîtrise de son pouvoir, son propre sang, au risque de se laisser complétement engloutir par sa puissance et ses émotions.
Niveau thématiques aussi les deux œuvres ont beaucoup en commun. On peut également citer Tokyo Ghoul au sujet de combats entre deux factions que tout semble opposer. En effet à travers Tôgen Anki où les Oni doivent lutter pour ne pas se faire massacrer par les Momotarô, j’y retrouve cette même approche que la lutte terrible entre les goules et les inspecteurs humains du CCG. Shiki aura-t-il d’ailleurs un rôle à jouer pour que les deux bords vivent en harmonie ? L’avenir nous le dira…
Quant au côté school-life la première chose qui m’est venue en tête c’est ce rapprochement vie scolaire entrecoupée d’entraînements et de missions qu’on retrouve dans My Hero Academia ou même Soul Eater.
Je terminerai par dire que la légende de Momotarô était jusqu’il y a peu pour moi peu parlante. Et puis j’ai regardé l’anime assez sympa nommé Peach Boy Riverside qui a grandement contribué à me faire mettre du sens sur ce conte.

©2020 Yura Urushibara (AKITASHOTEN)
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