Une nouvelle version du Souls-like signée White rabbit 

 Death’s Gambit

 

Genre : Action – RPG

 

Développeur : White Rabbit

 

Éditeur : Adult Swim Games

 

Supports : PC, PS4, Switch, Xbox One

 

Classification : 16+

 

Date de sortie : 14 août 2018 (en téléchargement uniquement)

Synopsis :

Dans un monde fantastique aux aspects moyenâgeux appelé Siradon, vous incarnez Sorun, un soldat solitaire à la recherche de sa mère disparue. Votre quête, au service de la mort elle-même, vous mènera jusqu’à la mythique cité de Caer Sciorai, berceau de l’immortalité …

Cette chronique a été réalisée après avoir joué une vingtaine d’heures sur PS4.

 

Dark Souls en 2D 

 

 
Commençons par enfoncer une porte déjà bien ouverte : Death’s Gambit s’inspire beaucoup de la célèbre licence de From Software, Dark souls. Depuis sa sortie, la série de ces jeux a la réputation d’être une expérience douloureuse, adressée uniquement aux joueurs les plus patients et les plus déterminés, motivés par la douce récompense de voir un boss mort après des dizaines d’essais. Cryptiques, nébuleux, exigeants, les Dark Souls, Bloodborne, ou plus récemment Sekiro, sont des jeux dont la qualité n’est plus à prouver, mais qui peuvent très vite vous mettre les nerfs à vif.

Si, effectivement il s’en inspire, Death’s Gambit est loin d’en être un plagiat. Moins punitif, plus accessible aux néophytes, le jeu conviendra tout à fait à ceux qui recherchent une expérience vidéoludique plus difficile que la moyenne mais jamais frustrante. Les combats contre les boss demandent du sang froid, mais paraissent toujours faisables. L’exploration du monde est très souvent récompensée, et les points de réapparition après votre mort sont assez rapprochés les uns des autres pour ne jamais se sentir découragé. Point fondamental le distinguant des « souls-like », vous ne perdez pas vos âmes (monnaie du jeu) lorsque vous mourrez.

 

Métroïdvania ? Pas tellement.  

 

 
Par certains aspects, et notamment par le choix de la 2D et de la plate-forme, Death’s Gambit nous renvoie à une autre licence très connue : Castlevania, elle-même renvoyant à Métroïd avec son système de jeu caractéristique. En bref, le monde ouvert est divisé en plusieurs zones qui ne sont accessibles qu’à condition d’avoir débloqué certaines capacités pour votre héros comme un double saut ou la possibilité de nager sous l’eau. Ici, ce n’est pas tout à fait le cas. Les différentes zones sont regroupées autour d’une zone pacifique nommée le Sanctuaire. À partir de là, aucune zone ne vous est fermée, mais la difficulté des ennemis vous fait rapidement comprendre que vous n’avez rien à faire là et qu’il faudra revenir plus tard, une fois que vous aurez amélioré votre personnage.

De la re-jouabilité à l’infini.

 

Death’s Gambit est suffisamment étoffé pour proposer des heures de jeu tout en faisant en sorte que chaque partie soit différente de la précédente. Abordons d’abord les différentes classes. Au début du jeu, vous aurez la possibilité de choisir certaines caractéristiques mais surtout l’arme de votre héros et donc le style de jeu qui lui est associé. Epée, faux, lance, grande épée, tome de magie etc… à noter qu’il sera possible de changer d’arme au cours du jeu, à condition que votre héros soit capable de la manier. À vous d’augmenter vos stats avec soin afin d’orienter votre personnage vers le style de jeu qui vous convient.
 

Mais ce n’est pas tout. La plupart des PnJ (personnages non joueurs) que vous rencontrez sont mortels. Vous avez donc la possibilité de les tuer, modifiant ainsi l’histoire que vous vivez. Certains ne sont accessibles que si vous remplissez certaines conditions comme l’acquisition de certaines compétences ou en ayant épuisé leurs boites de dialogues. Ce contenu est optionnel et peut tout à fait être évité si l’on veut simplement terminer le jeu, mais il ajoute de la substance et fait comprendre au joueur que ses choix sont réellement déterminants pour la suite de l’histoire.

Parlons maintenant du Endgame. Une fois la quête principale terminée, vous recommencez le jeu depuis le début mais en gardant le niveau de votre personnage. La puissance des ennemis est elle aussi ajustée selon l’échelon de difficulté pour lequel vous optez, ceux-ci allant de 1 à 10. De quoi faire et refaire le jeu, autant que votre goût pour la mort vous le permet.

La mort n’est que le commencement.

 

Comme on pouvait s’y attendre, la mort fait partie intégrante du jeu. Le contrat est établi dès le début : à moins d’être très doué, le joueur devra s’armer de patience et réitérer les essais pour progresser. Mais au-delà de cet aspect « die and retry », la mort fait aussi et surtout partie intégrante de la narration. Certaines cinématiques, certains dialogues, des pans entiers du jeu ne seront accessibles qu’après être mort à des endroits précis. Échouer n’est donc jamais source d’énervement, puisque la sensation d’avancer, au moins dans le scénario, est toujours présente. Cette façon de jouer avec les codes du jeu vidéo lui-même, fait de Death’s Gambit une expérience novatrice et rafraîchissante. Un très bon point !

 
 

C’est beau mais c’est chaud !

 

 
Il convient de saluer maintenant la direction artistique du jeu. C’est vrai, le pixel’art ne peut pas plaire à tout le monde. Mais ici, difficile de ne pas se laisser embarquer par l’univers proposé, tant l’ambiance douce-amère et la musique participent à créer une atmosphère qui vous transporte. Le design des personnages et du bestiaire, lui aussi, est irréprochable et certains boss proposent des affrontements très originaux dont on se souviendra.

Bien … mais pas parfait

 

 
Il faut aussi parler des choses qui fâchent : Death’s Gambit n’est pas parfait. Il arrive qu’au cours de la partie, on ne sache tout simplement pas où aller. On se pose alors la question : où est la suite ? Les plus masochistes parcourront le décor de long en large, mais les plus pragmatiques iront se renseigner sur le net. La présence d’une carte dans les options aurait tout simplement pu éviter cet aspect cryptique qui, certes est inhérent à ce genre de jeu, mais peut aussi décourager plus d’un joueur. D’autant plus qu’il faut parfois obtenir certains objets pour progresser, objets qui ne se ramasse pas mais qui s’achètent en magasin. Un choix de level design douteux, surtout lorsque les indices quant la nécessité de posséder ces éléments sont aussi maigres.

Quelques points négatifs en vrac : un bestiaire sympa mais peut être un peu limité. Quelques bugs dans la traduction des dialogues et dans les doublages. Quelques freezes d’écrans à des endroits précis. Mais pas de quoi nuire au plaisir de jeu.

Une belle surprise

En résumé, il y a du challenge, de belles couleurs et de belles musiques, un scénario attrayant même s’il n’est pas toujours très clair, un level design nous rappelant nos heures passées sur les platformers de notre enfance, et surtout beaucoup de satisfaction à se sortir de situations tendues.

Tout cela fait de Death’s Gambit un bon jeu, indéniablement. Sans révolutionner l’industrie, il est agréable d’avoir dans les mains un Souls-like qui ne cherche pas à vous pousser à bout mais qui propose plutôt une réflexion sur le genre auquel il appartient et sur la grammaire du jeu vidéo en général.

 

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