Chronique : La Malédiction de Loki, l’ami imaginaire !

Aujourd’hui, on vous parle de La Malediction de Loki, l’ami imaginaire qui vous veut du bien.
La Malédiction de Loki

Titre original : 魔女の怪画集
Titre romanisé : Majo no Kaigashuu
Auteur : Hachi
Éditeur français : Delcourt/Tonkam
Éditeur original : Shueisha
Date de sortie : 04/09/2019
Nombre de tomes : 8 tomes au Japon, 6 tomes en France
Prix : 7,99 €
Synopsis :
Aisya, une orpheline, peut donner vie à ses peintures en utilisant son sang. Enfermée et exploitée, elle crée des peintures maudites apportant richesse et mort à ses acquéreurs. Pour être moins seule, elle donne naissance à Loki. Avant de mourir, elle lui demande de trouver ses œuvres maudites et de sauver les personnes envoutées. Plus Loki en apprendra sur les hommes plus il les détestera.
Cette chronique contient de légers spoilers et a été réalisée après avoir lu les trois premiers tomes de la série. 6 tomes sont actuellement disponibles en France.
Si vous vous êtes déjà demandés ce qu’il arriverait si vos amis imaginaires ou personnages de fiction préférés prenaient vie, ce manga peut vous intriguer. Le concept de donner la vie à des dessins a beaucoup de potentiel : comment notre rapport à eux peut-il changer dans ces conditions ? Comment peuvent-ils évoluer ? A-t-on un quelconque droit de les contrôler ? Pour les créatures mal intentionnées, les questions ne se posent pas. Cependant, Loki étant issu du même procédé, et ne semblant pas avoir de mauvaises pensées, toutes les interrogations précédentes prennent sens.
L’histoire ne se concentre pas seulement sur la créatrice de Loki, Aisya – une enfant au destin tragique, mais aussi sur le parcours de sa création. Au delà de la quête pour exaucer le dernier souhait d’Aisya, j’ai le sentiment que le sujet principal concerne le parcours initiatique de Loki. Ami imaginaire ou non, il reste un garçon qui ne parvient pas à faire son deuil. Donc le parti pris du manga semble, pour l’instant, de commencer par humaniser l’exception à la règle des peintures dévoreuses de sang. Cela dit, j’insiste sur « commencer » car un retournement de situation pourrait permettre d’explorer en profondeur le concept évoqué plus haut.


Au fil du parcours du jeune Loki, ses rencontres et ses combats contre les peintures dans un univers fantastique, le monde qui l’entoure est assez vite développé sur les trois premiers tomes. La méthode du « méchant de la semaine » est utilisé de manière assez dense (et les chapitres sont longs). Le fait d’étoffer l’univers aussi « vite » peut donner l’impression de perdre le sujet de vue. Arrivée à la fin du 3e tome, je pense que Hachi sait où il va et que ce n’était qu’une impression. Il est donc possible que le potentiel du manga s’exprime pleinement à partir du 4e tome.
Du fait des différents partis pris de ce manga, j’ai eu un peu de mal à avancer dans ma lecture aussi vite que je le voudrais. Prendre du recul entre ses propres attentes/goûts devant un tel concept et la vision qu’on nous propose n’est pas si facile. Je pense cependant que le parcours initiatique de Loki est un point fort de cette série et les retournements de situation auxquels il fait face sur le plan personnel ont de quoi intriguer pour la suite. En tout cas, en ce qui me concerne. Si ce qui vous intéresse est plutôt l’univers fantastique et le « lore » du manga, je pense que vous pouvez aussi y trouver votre compte. Et, pour peu qu’on se laisse porter par la vision de Hachi, la lecture peut s’avérer plutôt agréable.
À qui s’adresse La Malédiction de Loki ?
Je pense que chaque public peut y trouver son compte, mais du fait des thématiques abordées, je le proposerais plutôt à un public adolescent.

MAJO NO KAIGASHU © 2017 by Hachi
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