Chronique : Mieruko-chan : L’horreur au quotidien !

Dès l’annonce de l’éditeur, Mieruko-chan avait attiré mon attention mais sans pour autant que cela me décide à me lancer à sa découverte. Finalement, trêve d’hésitations !
Quelques mois après la sortie du premier tome, laissez-moi donc vous donner mes premières impressions sur Mieruko-chan…
Mieruko-chan

Titre original : 見える子ちゃん
Titre traduit : Mieruko-chan Slice of Horror
Auteur : scénarisé et dessiné par IZUMI Tomoki
Éditeur français : Ototo
Éditeur original : Kadokawa Shoten
Date de sortie : début au Japon en 2018, début en France en octobre 2020
Nombre de tomes : 4 tomes au Japon (série en cours), 2 tomes en France. Le tome 3 est prévu chez nous en avril 2021.
Prix : 6,99€
Synopsis :
Un jour, Miko devient brusquement capable de voir des êtres étranges et monstrueux que personne d’autre ne peut percevoir.
Elle qui n’est qu’une jeune fille ordinaire prend alors son courage à deux mains pour accomplir l’impossible : faire comme si elle ne les voyait pas.
Entre horreur et comédie, découvrez le quotidien terrifiant et pourtant si attachant de Miko dans ce premier volume !
Cette chronique a été réalisée après avoir lu le premier tome de ce titre.
Banalité, horreur et comédie ? Recette gagnante !
Difficile de tirer son épingle du jeu sur un marché saturé d’histoires gores, violentes avec entités humaines et/ou autres créatures monstrueuses prêtes à tout pour nous effrayer. Se montrer original et innovant dans son approche du genre est une nécessité pour un énième manga d’horreur.
C’est là qu’entre en scène Mieruko-chan, une œuvre qui parvient à sortir du lot grâce à son concept à la fois original et accrocheur en jouant sur 3 tableaux : tranche de vie, comédie et horreur.
Grâce à une mise en page travaillée, il se crée un petit suspens au fur et à mesure que l’on découvre les diverses situations dans lesquelles se retrouvent Miko et autant dire que ça fait son petit effet.
Côté dessin, on observe un contraste saisissant avec d’une part l’apparente vie ordinaire de Miko illustrée d’une manière ronde et douce, jolie et agréable, tandis que d’autre part l’auteur rivalise d’imagination pour nous présenter des monstres à l’aspect rebutant, glauque et franchement effrayant. Niveau variété de chara-design horrifique, on est bien servi et certaines de ces monstruosités ont de quoi alimenter bien des cauchemars !


Enfin, la mise en scène et le découpage spécifique des mises en situation donne un effet « gag » qui fonctionne à merveille. Surtout que dans ce premier tome, les chapitres sont des suites de situations qui s’enchaînent sans dessiner pour le moment de véritable fil conducteur à l’histoire.


Ce premier tome nous permet ainsi de profiter d’une exposition bien travaillée et agréable à lire sans pour autant en faire trop d’entrée de jeu… mais qui sait néanmoins créer de bonnes surprises narratives ainsi qu’un sentiment de choc et de confusion à la fin du tome.
Un lien incroyable entre Miko et le lecteur
Le petit plus dans tout ça c’est bien évidemment la situation aussi singulière que déconcertante de notre pauvre Miko qui apporte une touche de comédie rafraîchissante et efficace. En effet, cette dernière s’efforce de rester la plus impassible possible devant les monstres et situations cauchemardesques inattendues qui lui arrivent quotidiennement. Sauf qu’en son for intérieur c’est véritablement la panique ! En tant que lecteur, on voit ses pensées et les véritables sentiments de Miko s’exprimer.
À mon grand étonnement, la sauce prend rapidement. Je me suis laissée entraîner dans le quotidien à la fois banal et vraiment terrifiant de Miko s’efforçant de feindre l’indifférence face aux monstruosités dont elle est seule témoin. Mais est-elle vraiment la seule à voir toutes ces choses effrayantes ?


Au-delà d’une vraie question niveau scénario et développement du manga Mieruko-chan que je me pose, il apparaît en fait que Miko n’est pas seule à voir les monstres qui s’agitent à sa vue. C’est là qu’un véritable lien naît entre l’héroïne et nous lecteurs : On « voit » à travers les yeux de Miko !
Je sais que ça peut paraître bizarre à dire, mais pour ma part je me suis sentie véritablement impliquée dans l’histoire par le simple fait que l’on voit avec Miko ce qui échappe au reste du monde.
Alors oui en tant que lecteur on est bien évidemment à l’extérieur du récit. Plusieurs fois, j’ai ris en constatant la mine déconfite et les pensées de Miko tandis qu’elle essaie de rester de marbre. Je dois reconnaître qu’en plus de l’attachement que j’ai pour elle, j’éprouve de l’empathie pour le personnage.
Je ne saurai dire s’il s’agit de la volonté de l’auteur de créer ce lien empathique mais étant donné que le manga joue fondamentalement sur les principes de la perception, ça me paraît très plausible.

Ce premier tome de Mieruko-chan a su me séduire en proposant une lecture toutes en nuances, jonglant habilement entre les genres. Le manga porte bien son nom de Slice of Horror en nous présentant à chaque chapitre, des situations inédites entre l’horreur et l’humour. Chacune met à rude épreuve les nerfs de notre courageuse héroïne que l’on a envie de soutenir.
Bien que pour l’heure la lecture du premier tome ne permette pas d’imaginer un véritable scénario s’écrire, je valide ma lecture et j’ai vraiment envie de lire la suite.
Une découverte qui ne manque pas de piquant, d’humour et de surprises que je vous recommande !
A qui s’adresse Mieruko-chan ?
Je conseille ce titre à un public de jeunes adultes car en plus des figures horrifiques qui peuvent en surprendre plus d’un, il apparaît assez certain que le manga va s’orienter vers des thématiques matures et plus sensibles.
Sachant qu’il se dégage assez rapidement une atmosphère angoissante et oppressante liées aux apparitions soudaines des monstres, cela peut ne pas plaire à tout le monde. À l’inverse ceux friands de ce genre d’ambiance seront séduits.
Cela dit, en mêlant trois genres aussi distincts avec un style graphique fort, ce titre se donne les moyens d’attirer l’attention du plus grand nombre… si vous n’avez pas peur de voir des monstruosités comme c’est le cas pour Miko !

MIERU KO CHAN ©Tomoki Izumi/2019 published by KADOKAWA CORPORATION
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